10 juin 1944, Oradour sur Glane (87)

Bonjour

Le samedi 10 juin 1944, un détachement de la 2è SS "das Reich" a encerclé la petite localité limousine et a massacré 642 personnes. Cette localité est située à environ cinquante kilomètres d'où je suis né. Les hommes ont été rassemblés dans des granges et les femmes avec les enfants dans l'église. Pour les hommes dans les granges, des rafales de mitrailleuses ont été tirées au niveau des jambes, puis les corps ont été recouverts de fagots de bois et de pailles avant de mettre le feu. Dans l'église, là aussi les tirs de mitrailleuses ont été au niveau des jambes, puis une caisse de grenades incendiaires a été déposée puis le feu a été allumé. Des granges, très peu d'hommes ont réussi à s'échapper, de l'église une femme a sauté par une fenêtre au dessus de l'hôtel en défonçant le grillage. Sa fille l'a suivie avec son enfant dans les bras puis s'est cachée dans des toilettes d'un jardin, sauf que le bébé s'est mis à pleuré et qu'un SS a tiré un courte rafale au travers de la porte. Parmi les morts, ne sont pas comptés tous ceux qui ayant tout perdu se sont suicidés dans les jours qui ont suivi. Le boulanger à été brûlé dans son four à pain, des corps ont été retrouvés dans un puits.
J'ai rencontré deux personnes, une en Charente et une en Vendée, qui m'ont toutes les deux dit la même chose, ils étaient au maquis dans les environs. Leur estafette a été tuée par un milicien dans un champs, et avant de mourir il a eu le temps de dire à un gars d'avertir ses copains, en indiquant où les trouver. Une chose qui est tenue sous silence, c'est la participation des miliciens dans ce drame. Le gars de Vendée m'a dit entre autre qu'une maison en bordure de la route qui mène vers Confolens (16), n'a pas été incendiée, les habitants sont partis avec les boches selon les termes employés. Quand le groupe de maquisards est arrivé, les camions partaient de cette localité fumante, et les maquisards ont tiré sur les derniers camions touchant un gars dans l'avant dernier qui est tombé dans le camion, mais dans le dernier, le milicien est tombé au sol. Dommage pour lui car parmi les hommes du maquis se trouvaient des républicains espagnols et l'interrogatoire du milicien a été très musclé, surtout après la découverte d'un bébé cloué sur la porte de l'église. Ce triste individu a fini au fond d'un trou qu'il avait été contraint de creuser.
La vérité, sera-t-elle un jour dévoilée?? Ce samedi 10 juin 1944, il se dit qu'il y avait un mariage. J'ai vu aussi des documents à la télé qui montraient que beaucoup de réfugiés juifs et autres étaient cachés là.
J'ai visité le site cinq fois, dont une fois en automne, par un journée froide avec du brouillard, et surtout un silence pesant du fait qu'il n'y avait presque personne pour visiter. "Remember You".

Cordialement
@+ Vivi

Bonjour Yvon,

Ton message de rappel est une nécessité, ainsi qu'un "devoir de mémoire" comme on dit maintenant.
Tu apportes des précisions que je ne connaissais pas et dont certaines sont édifiantes.

Se souvenir de cette barbarie...

Cordialement,
Eric-Snafu35

oui triste jour RIP

visité 3 fois toujours les grenenettes

Bonjour

Oui, beaucoup de choses sont encore tenues secrètes car ça touche certaines catégories de gens qui n'ont pas les mains propres. Dans ce détachement de la 2è SS "Das Reich" il y avait des malgré nous, et un seul était membre du parti nazi, les autres étaient des enrôlés de force, et tous étaient dopé à la "pervitin", cette drogue qui permettait de passer jusqu'à quatre jours sans dormir, et surtout elle déconnectait de la réalité des cruautés commises.
Dans une localité à six kilomètres de mon lieu de naissance, la même chose a failli se produire quand les allemands et les miliciens locaux cherchaient les rescapés des commandos de l'opération " coque de noix" qui avaient coulés des bateaux allemands à quai à Bordeaux. Donc à Champagne-Mouton (16), la population a été rassemblée sur la place de l'église et dans le jardin de la cure. Aucune trace des commandos qui étaient cachés dans une ferme d'une petite commune à quelques kilomètre de là à St Coutant (16). Les gens ont finalement été relâchés après de longs moment d'angoisse. Parmi les gens ramassés ce jour là, se trouvé le maire de ma petite commune, et aussi propriétaire de la ferme qu'exploitaient mais parents. Malgré qu'il avait été un des très rares maires de France à être invités à la rencontre de Montoire, entre Pétain et Hitler, il n'en menait pas large. Vers la fin de la guerre, mon père qui était bien informé de l'évolution des choses par la résistance, a dit au maire; "Père Louis, il faudra un jour penser à se laver les mains". Comme il a vu que le message n'était pas compris, il lui a dit; "un jour il faudra penser à faire un geste en faveur de la résistance, ça évitera de mauvaises réactions à la fin. Ce conseil a été suivi, évitant ainsi des choses désagréables. Il a fallu que j'attende mai 1968 pour apprendre par un pompiste du Maine et Loire que mes parents faisaient partie d'un réseau d'hébergement, de renseignement, de ravitaillement, et d'équipement puisque mon père avait récupéré des armes avec des munitions et de l'équipement en juin 1940. Pour lui, il était impensable que ça reste comme ça, la France devait se battre et se relever!!! Bon, il n'est pas parti lui même, car il y avait déjà six enfants à la maison, mais il a fait son devoir de français.

Cordialement
@+ Vivi

J’ai visité le village avec mon club histoire au lycée il y a presque 20 ans... ça m’avais glacé.

Il y a eu ce genre de massacre à d’autre endroits. Notamment en Italie.

Une bd raconte l’histoire d’un alsacien malgré-nous engage de force dans une unité ss. Je vous retrouverai le titre ce soir.

Bonjour a tous,

J'ai visité Oradour pendant l’été 2003(canicule!) avec mon épouse, et nous avons pris une claque!
En plus avec la chaleur qu'il faisait, J'avais l'impression de "sentir" le bois brûlé dans certaines maisons...Effet du soleil sur mon esprit impressionné ??
Je m’étais dit que je ferais une maquette"hommage" genre monument mais je n’ai jamais rien réussi a faire quelque chose qui soit a la hauteur des souffrances endurées... un jour peut être.

En tout cas j’espère bien y emmener mes filles un jour quand je les penserais prêtes pour encaisser.

Starlord, j'ai vu cette bd en boutique et j'ai commencé a la feuilleter avant de bouillir intérieurement et d’arrêter. Faudra que je réessaye.

Mais il ne faut pas oublier.

Guillaume.